Publié le 12 avril 2024

En résumé :

  • Pensez la chambre non comme un espace à décorer, mais comme un environnement qui soutient le développement de l’enfant (autonomie, créativité, sécurité).
  • Appliquez les principes Montessori : un lit au sol, des meubles à sa hauteur et un accès limité et organisé à ses jouets sont les clés de l’autonomie.
  • Utilisez la psychologie des couleurs pour créer des zones distinctes : des teintes apaisantes pour le sommeil (bleu, vert) et des touches stimulantes pour le jeu.
  • Anticipez l’avenir avec du mobilier évolutif et des solutions de rangement qui responsabilisent l’enfant et simplifient le quotidien.
  • La sécurité est non négociable : fixez les meubles, protégez les prises et choisissez des matériaux sains (peinture A+, textiles Oeko-Tex).

En tant que parent, aménager la chambre de son enfant est un moment aussi excitant que vertigineux. On rêve d’un cocon douillet, d’un terrain de jeu merveilleux, d’un sanctuaire pour des nuits paisibles. Mais très vite, les questions s’accumulent. Faut-il suivre les tendances vues sur les réseaux sociaux ? Comment concilier nos goûts d’adulte et ses besoins d’enfant ? On se retrouve souvent à naviguer entre des conseils génériques sur les couleurs pastel et des injonctions au rangement, sans vraiment savoir ce qui est juste pour lui.

La plupart des approches se concentrent sur l’esthétique ou la pure fonctionnalité. On nous parle de thèmes décoratifs, de boîtes de rangement pratiques ou de mobilier gain de place. Ces conseils sont utiles, mais ils passent à côté de l’essentiel. Car la chambre d’un enfant n’est pas une simple pièce à meubler. C’est son premier univers, le théâtre de ses découvertes, le refuge de ses émotions. C’est un outil fondamental qui participe activement à la construction de sa personnalité.

Et si la véritable clé n’était pas de créer une « jolie » chambre, mais un environnement capacitant ? Un lieu pensé pour lui permettre de se révéler, de gagner en autonomie et de construire sa sécurité affective. C’est cette perspective, inspirée de la psychologie de l’enfant, que nous allons explorer. Nous verrons comment chaque choix, du lit à la couleur des murs, peut devenir un levier pour accompagner son développement.

Cet article est conçu comme une feuille de route pour vous aider à vous poser les bonnes questions. Nous aborderons les principes fondamentaux pour favoriser l’autonomie, l’impact des couleurs sur son bien-être, les stratégies pour un rangement serein et les astuces pour que sa chambre évolue en même temps que lui, sans oublier les règles de sécurité essentielles.

La chambre Montessori à la maison : les principes de base pour favoriser l’autonomie de votre enfant

L’approche Montessori n’est pas un style de décoration, mais une philosophie qui place l’autonomie de l’enfant au cœur de l’aménagement. L’idée est simple : adapter l’environnement à l’enfant, et non l’inverse. Quand on pense qu’environ 80% des adolescents font leurs devoirs dans leur chambre lorsqu’elle est individuelle, on comprend que cet espace devient très tôt un lieu personnel d’apprentissage et de concentration. Donner à l’enfant les clés de son propre univers dès le plus jeune âge est un investissement pour son avenir. L’objectif est de créer un espace sûr et lisible où il peut explorer, expérimenter et agir par lui-même.

Le principe le plus connu est sans doute le lit au sol. En permettant à l’enfant de se coucher et de se lever seul, on lui offre une liberté de mouvement fondamentale. Il n’est plus dépendant de l’adulte pour accéder à son repos ou pour commencer sa journée. Cela s’étend à tous les aspects de la chambre. Les vêtements sont présentés sur un portant bas, lui permettant de choisir sa tenue. Les jouets ne sont pas entassés dans un coffre, mais disposés en nombre limité sur des étagères à sa hauteur, l’invitant à choisir une activité, à s’y concentrer, puis à la ranger.

Cet environnement structuré est incroyablement rassurant. L’enfant sait où se trouvent ses affaires et comment y accéder. Selon Maria Montessori, l’utilisation de mobilier adapté à sa taille est cruciale. Une étude sur l’application de ses principes a montré que les enfants évoluant dans un tel environnement développent leur motricité fine plus rapidement, un prérequis pour des gestes quotidiens comme manger ou s’habiller seul. En pratique, voici les piliers d’une chambre pensée pour l’autonomie :

  • Un couchage accessible : Un simple matelas sur un sommier bas ou directement au sol.
  • Des rangements à sa hauteur : Des étagères basses et ouvertes pour les jouets et les livres.
  • Une penderie adaptée : Un petit portant ou des paniers accessibles pour qu’il puisse participer au choix de ses vêtements.
  • Un espace pour s’exprimer : Un petit bureau à sa taille ou un coin avec un miroir sécurisé pour se découvrir.

En adoptant ces bases, vous ne faites pas que ranger une chambre ; vous construisez un cadre qui murmure à votre enfant : « Tu es capable, cet espace est le tien. »

Quelle couleur pour la chambre de votre enfant ? Ce que dit la psychologie des couleurs

Le choix de la couleur pour la chambre d’un enfant va bien au-delà d’une simple préférence esthétique. Les couleurs ont un impact direct sur nos émotions et notre comportement, et les enfants y sont particulièrement sensibles. Penser la couleur comme un outil au service du bien-être de votre enfant est une approche puissante pour créer un environnement harmonieux. L’objectif n’est pas de suivre une mode, mais de créer une atmosphère qui favorise soit le calme et le sommeil, soit la concentration et la créativité, en fonction des différentes zones de la chambre.

Il est courant de penser qu’une chambre d’enfant doit être vive et multicolore. Pourtant, un excès de stimulation visuelle, surtout dans l’espace de repos, peut générer de l’agitation et perturber le sommeil. La clé est la zonification par la couleur. On peut par exemple peindre le mur du coin nuit dans une teinte douce et apaisante pour favoriser l’endormissement, et utiliser des couleurs plus toniques par petites touches (sur un pan de mur, via des accessoires) dans le coin jeu pour stimuler l’imagination. Les teintes neutres et naturelles (beige, lin, vert sauge) constituent une excellente base, car elles sont intemporelles et créent une ambiance sereine.

L’idée est de créer un équilibre qui soutient les différentes activités de la journée, comme le montre cette palette de couleurs douces et naturelles.

Nuancier de couleurs apaisantes et naturelles pour chambre d'enfant

Cette approche permet de structurer l’espace de manière intuitive pour l’enfant, qui associera naturellement les couleurs aux fonctions. Un bleu ou un vert doux près du lit signale le calme, tandis qu’une touche de jaune ou de corail dans le coin jeu invite à la créativité. Le tableau suivant synthétise les effets des couleurs principales, comme le détaille une analyse sur la psychologie des couleurs, pour vous aider à faire les choix les plus justes.

Impact psychologique des couleurs dans la chambre d’enfant
Couleur Effets psychologiques Recommandation
Bleu Apaise, baisse la pression artérielle et l’anxiété Idéal pour les troubles du sommeil
Vert Réduit l’anxiété, stimule la concentration Parfait pour le coin étude
Jaune pastel Stimule la créativité et la joie À utiliser avec modération
Rouge vif Excite, augmente le rythme cardiaque À éviter dans les chambres
Violet Combine stabilité et énergie Convient en touches décoratives

N’oubliez pas d’impliquer votre enfant dans le choix, surtout s’il est en âge de le faire. Lui proposer une sélection de deux ou trois teintes validées par vos soins est une excellente façon de respecter ses goûts tout en garantissant un environnement harmonieux.

« Range ta chambre ! » : les astuces et les meubles qui vont (enfin) vous changer la vie

La bataille du rangement est un grand classique de la vie de famille. Mais si le problème ne venait pas de l’enfant, mais de l’environnement ? Souvent, une chambre est « irrangeable » parce qu’elle contient trop de choses et que les systèmes de rangement sont inadaptés à l’enfant. L’approche psychologique du rangement consiste à le transformer d’une corvée en un rituel de rangement simple, prévisible et satisfaisant. Pour cela, deux principes sont essentiels : la modération et l’accessibilité.

Le premier pas est de désencombrer. Un enfant submergé par trop de jouets ne peut pas se concentrer sur une activité et aura tendance à tout sortir sans rien ranger. La solution est la rotation des jouets. Conservez seulement 4 à 5 activités accessibles sur ses étagères et stockez le reste hors de sa vue. Toutes les deux semaines, changez la sélection. L’enfant redécouvrira ses jouets avec un intérêt renouvelé, et le rangement deviendra beaucoup plus simple. Une étude de cas menée auprès d’une famille française a montré que cette méthode a entraîné une diminution de près de 70% du temps de rangement quotidien, car l’enfant a naturellement commencé à ranger une activité avant d’en prendre une autre.

Le deuxième pilier est le choix des meubles. Oubliez les grands coffres à jouets où tout est entassé en vrac. Préférez des étagères basses et ouvertes, où chaque jouet a sa place. Des bacs transparents ou étiquetés avec des pictogrammes aident l’enfant à identifier le contenu et à ranger par catégorie. Un banc-coffre peut être une bonne solution multifonction pour le coin lecture, mais assurez-vous qu’il soit léger à ouvrir et bien organisé à l’intérieur. L’objectif est de créer une lisibilité de l’espace : en un coup d’œil, l’enfant doit comprendre où trouver et où ranger ses affaires.

Votre plan d’action pour un rangement autonome

  1. Faire le tri avec l’enfant : Impliquez-le dans le choix des jouets à garder accessibles, à stocker et à donner. C’est un apprentissage de la valeur des objets.
  2. Définir une place pour chaque chose : Utilisez des étagères ouvertes et des bacs étiquetés avec des dessins pour les plus petits. Le matériel de dessin dans un bac, les cubes dans un autre.
  3. Instaurer le rituel du soir : Intégrez 5-10 minutes de rangement dans la routine du coucher. Mettez une musique douce, faites-le ensemble. Cela devient un moment calme et non un conflit.
  4. Valoriser l’effort, pas la perfection : Remerciez l’enfant pour son aide. L’important est l’habitude qu’il prend, pas le fait que tout soit parfaitement aligné.
  5. Montrer l’exemple : Si vous-même maintenez un environnement ordonné dans les pièces communes, l’enfant intègrera cette notion plus facilement.

En fin de compte, l’objectif n’est pas d’avoir une chambre de magazine, mais d’offrir à votre enfant les outils pour qu’il devienne le gardien de son propre petit monde.

Comment créer une chambre d’enfant qui grandira avec lui ?

Un enfant grandit à une vitesse fulgurante, et ses besoins évoluent tout aussi rapidement. Le berceau des premiers mois laisse place à un lit de grand, le tapis d’éveil se transforme en circuit de voitures, puis en bureau pour les devoirs. Investir dans une chambre qui ne sera plus adaptée en deux ans est une source de stress et de dépenses. La clé est de penser évolutif et modulaire dès le départ. C’est d’autant plus crucial dans le contexte français, où l’espace est souvent compté. Une statistique de l’INSEE révèle par exemple que près de 50% des enfants franciliens ne disposent pas d’une chambre individuelle, rendant l’optimisation de l’espace vitale.

La solution la plus évidente réside dans le mobilier évolutif. Il existe aujourd’hui des lits qui se transforment, passant du lit à barreaux avec table à langer intégrée à un lit junior 90×190 cm, dont les éléments se convertissent en commode et en petit bureau. C’est un investissement initial plus important, mais qui s’avère économique et écologique sur le long terme. De même, les bureaux et chaises réglables en hauteur peuvent accompagner l’enfant de la maternelle jusqu’à l’adolescence, en garantissant toujours une posture ergonomique.

Au-delà des meubles, c’est l’ensemble de l’aménagement qu’il faut penser de manière flexible. Voici quelques stratégies pour une chambre durable :

  • Choisir une base neutre : Des murs et des meubles aux couleurs sobres (blanc, bois clair, gris) traverseront les âges sans se démoder. La personnalité de la chambre sera apportée par les accessoires, bien plus faciles et moins coûteux à changer.
  • Personnaliser avec des textiles et de la décoration : La parure de lit, les coussins, les affiches, les tapis… C’est là que les passions de l’enfant peuvent s’exprimer. Un fan de dinosaures à 5 ans pourra facilement passer à une ambiance espace à 10 ans, sans avoir à tout repeindre ou racheter.
  • Opter pour des rangements modulaires : Des systèmes d’étagères avec des caissons que l’on peut empiler, réorganiser ou compléter au fil des ans sont une solution parfaite. Ils s’adaptent à la quantité et à la taille des objets à ranger.

L’idée est de créer une « scène de théâtre » solide et neutre, où les décors peuvent changer au gré des actes de la vie de votre enfant.

Chambre d'enfant avec mobilier évolutif et modulaire en bois naturel

Ainsi, la chambre devient un véritable cocon qui non seulement accueille l’enfant, mais s’adapte à sa croissance, reflétant les étapes de son développement personnel.

La checklist sécurité pour une chambre d’enfant sans danger

Créer un havre de paix pour son enfant, c’est avant tout garantir sa sécurité. Un enfant, surtout en bas âge, n’a pas conscience des dangers. Notre rôle de parent est d’anticiper les risques pour lui offrir un environnement où il peut explorer librement et sans crainte. La sécurité dans une chambre ne se résume pas à mettre des caches-prises ; c’est une approche globale qui couvre le mobilier, l’électricité, et même la qualité de l’air que votre enfant respire.

Le premier réflexe doit concerner les meubles. La plus grande menace est le risque de basculement. Toutes les commodes, armoires et bibliothèques, même basses, doivent impérativement être fixées au mur avec des équerres de sécurité. En France, le mobilier pour enfant doit respecter des normes strictes, notamment les labels NF (Norme Française) et CE, qui garantissent entre autres sa stabilité. Soyez également vigilant aux angles saillants, que vous pouvez protéger avec des coins en silicone, et aux petits éléments décoratifs qui pourraient être ingérés.

La sécurité électrique est un autre point crucial. Toutes les prises de courant doivent être munies de caches-prises normalisés. Évitez les multiprises et les rallonges qui traînent au sol et peuvent causer des chutes ou être manipulées. Enfin, il y a les risques invisibles. Les Composés Organiques Volatils (COV) présents dans certaines peintures, colles de meubles neufs ou revêtements de sol peuvent polluer l’air intérieur. Privilégiez des peintures classées A+ et des meubles en bois massif ou avec des labels écologiques. Aérer la chambre au moins 15 minutes chaque jour, même en hiver, est essentiel pour renouveler l’air et garantir un environnement sain. Cette vigilance est d’autant plus importante qu’une mauvaise qualité de l’air peut impacter la santé, un facteur à ne pas négliger quand on sait que, selon Santé publique France, 17% des enfants français sont touchés par l’obésité, une condition souvent liée à la sédentarité en intérieur et donc à une plus grande exposition à l’air ambiant de la maison.

Une chambre sécurisée est une charge mentale en moins pour vous et un espace de liberté en plus pour votre enfant. C’est la base indispensable pour qu’il puisse s’épanouir en toute confiance.

Quelle assise choisir pour le coin lecture de votre enfant ?

L’assise du coin lecture est un élément bien plus stratégique qu’il n’y paraît. Pour qu’un enfant prenne plaisir à s’installer avec un livre, il doit se sentir à l’aise, en sécurité et autonome. Une chaise d’adulte ou un canapé trop haut ne lui permettra pas de s’installer seul et créera une dépendance. Le critère numéro un est donc que l’enfant puisse s’asseoir et se lever sans aide. Le choix de l’assise dépendra ensuite de son âge, de sa morphologie et de l’espace disponible.

Pour les plus petits (2-4 ans), le sol est leur terrain de jeu naturel. Des coussins de sol épais, un tapis moelleux ou un petit matelas futon sont des solutions idéales. Ils offrent une grande liberté de mouvement et sont très sécurisants. L’enfant peut s’allonger, s’asseoir, se rouler tout en feuilletant ses livres. C’est une approche très sensorielle qui invite au confort et à la détente. Une étude menée dans plusieurs écoles Montessori françaises a d’ailleurs montré que les enfants passent 40% de temps en plus à lire lorsque l’assise est adaptée et confortable, l’installation de coussins au sol près d’une fenêtre ayant significativement augmenté l’intérêt pour les livres.

En grandissant (4-6 ans), l’enfant appréciera d’avoir son « propre » fauteuil. Un petit pouf bas, un fauteuil club à sa taille ou une chauffeuse lui donneront un sentiment de fierté et d’appropriation de son espace. Le banc-coffre est aussi une excellente option 2-en-1, servant à la fois d’assise et de rangement pour les livres. Pour les plus grands (6-10 ans), on peut envisager des solutions plus originales comme un fauteuil suspendu (solidement fixé !), un hamac de lecture ou un « bean bag » géant où il pourra se lover. Voici quelques repères pour vous guider :

  • 2-4 ans : Coussins de sol épais, tapis moelleux. La bibliothèque ne doit pas dépasser 60 cm de hauteur.
  • 4-6 ans : Pouf bas, petit fauteuil enfant, chauffeuse, banc-coffre. L’assise doit rester proche du sol.
  • 6-10 ans : Fauteuil junior, hamac d’intérieur, « bean bag ». L’assise peut prendre un peu de hauteur.
  • Matériaux : Privilégiez toujours des tissus déhoussables et lavables, et des mousses certifiées Oeko-Tex, garanties sans substances nocives.

Quelle que soit la solution choisie, l’essentiel est de créer un cocon invitant, un refuge où l’enfant associera la lecture à un moment de plaisir et de confort.

5 façons de délimiter le coin jeu de votre enfant sans cloisonner

Dans une chambre qui doit remplir plusieurs fonctions, délimiter l’espace jeu est essentiel pour aider l’enfant à structurer ses activités. Cependant, « délimiter » ne veut pas dire « cloisonner ». L’idée n’est pas de monter des murs, mais de créer des frontières visuelles et symboliques qui signalent « ici, c’est l’espace pour jouer ». Cela permet de contenir le joyeux désordre, de favoriser la concentration sur le jeu et de préserver le calme du coin nuit. Cette séparation psychologique est un élément clé de la « lisibilité de l’espace » dont nous avons parlé.

L’outil le plus simple et le plus efficace est le tapis. Un grand tapis coloré ou à motifs définit instantanément une zone. Pour l’enfant, la règle devient simple : les jouets restent sur le tapis. C’est un cadre concret et facile à comprendre. Le tapis apporte également du confort et isole du froid, ce qui est parfait pour les jeux au sol. Il peut devenir à lui seul un support de jeu s’il représente un circuit de voitures, une ville ou une marelle.

La couleur est une autre alliée puissante. Peindre un seul pan de mur d’une couleur plus vive ou y appliquer un lé de papier peint à motifs peut suffire à marquer le territoire du jeu. On peut aussi être plus créatif en utilisant de la peinture pour dessiner des formes géométriques au sol ou sur une partie du mur. Pour les parents qui craignent un engagement à long terme, les stickers muraux repositionnables sont une alternative fantastique. Voici quelques idées créatives pour matérialiser cet espace sans l’enfermer :

  • Un mur d’expression : Un pan de mur recouvert de peinture ardoise ou magnétique transforme le mur lui-même en terrain de jeu et délimite clairement l’espace créatif.
  • La délimitation lumineuse : Une guirlande lumineuse LED fixée au mur ou courant le long du sol peut « allumer » symboliquement le coin jeu quand il est temps de s’amuser.
  • Le marquage au sol : Peindre un circuit de voitures, une marelle ou simplement des formes colorées avec une peinture spéciale sol lavable.
  • Le sol modulaire : Utiliser des dalles de sol en mousse emboîtables et colorées pour créer un « tapis de jeu » sur mesure, qui peut évoluer en taille et en forme.
  • Le mobilier comme frontière : Une étagère basse et ouverte (comme une Kallax d’IKEA) peut servir de séparation douce entre le coin jeu et le reste de la chambre, tout en offrant un rangement accessible.

En utilisant ces astuces, vous offrez à votre enfant un cadre clair qui l’aide à investir pleinement son moment de jeu, tout en préservant l’harmonie et la polyvalence de sa chambre.

À retenir

  • L’autonomie avant tout : Un aménagement à hauteur d’enfant (lit, rangements, penderie) est le plus grand service que vous puissiez lui rendre. Il apprend à faire par lui-même, ce qui nourrit sa confiance.
  • La couleur comme outil : Utilisez des teintes douces pour le repos et des touches vives pour le jeu. La couleur structure l’espace et influence l’humeur.
  • Moins, c’est plus : Une rotation des jouets et des systèmes de rangement clairs transforment la corvée du rangement en un rituel simple et responsabilisant.

Comment créer un coin lecture irrésistible qui donnera à votre enfant l’amour des livres

Créer un coin lecture n’est pas simplement poser une bibliothèque dans un angle. C’est orchestrer un petit sanctuaire dédié à l’imagination. C’est l’un des cadeaux les plus précieux que vous puissiez faire à votre enfant, car comme le souligne une étude du Ministère de la Culture, les enfants de 7 à 13 ans disposant d’un espace dédié lisent en moyenne deux fois plus. Cet espace doit être un appel à la tranquillité et à l’évasion. Comme le disait si justement Maria Montessori :

La fonction du milieu n’est pas de former l’enfant mais de lui permettre de se révéler.

– Maria Montessori, Vivre la pensée Montessori à la maison

Un coin lecture réussi repose sur trois piliers : le confort, la lumière et l’accessibilité. Le confort, nous l’avons vu, passe par une assise adaptée où l’enfant se sent bien. Mais il passe aussi par les textures : un plaid tout doux, des coussins en velours, un tapis épais… Ces éléments sensoriels invitent au bien-être et font de ce coin un véritable refuge. La lumière est le deuxième facteur essentiel. Idéalement, placez le coin lecture près d’une fenêtre pour profiter au maximum de la lumière naturelle. Pour le soir, une petite liseuse directionnelle avec une ampoule à lumière chaude (autour de 3000K) créera une atmosphère intime et cosy, bien plus agréable qu’un plafonnier éblouissant.

Enfin, l’accessibilité des livres est primordiale. Oubliez les bibliothèques traditionnelles où l’on ne voit que la tranche des livres. Pour un enfant, c’est la couverture qui donne envie. Optez pour des présentoirs à livres, des étagères fines où les ouvrages sont exposés de face. Placez-les à sa hauteur pour qu’il puisse voir, choisir et prendre un livre de manière totalement autonome. Une étude de cas a montré qu’une famille avait vu le temps de lecture de leur enfant de 5 ans passer de 10 à 30 minutes par jour simplement en améliorant l’éclairage et en ajoutant des textiles sensoriels. L’amour des livres est une flamme fragile ; notre rôle est de créer l’environnement parfait pour qu’elle puisse prendre et grandir.

Pour que la magie opère, il est crucial de soigner chaque détail, et de se rappeler comment créer ce coin lecture irrésistible.

En appliquant ces principes, vous ne créez pas seulement un coin lecture, vous ouvrez une porte sur des mondes infinis et vous ancrez l’idée que lire est l’un des plus grands plaisirs de la vie.

Questions fréquentes sur l’aménagement de la chambre d’enfant

Quelles sont les normes françaises obligatoires pour le mobilier enfant ?

En France, les meubles destinés aux enfants doivent porter le marquage CE, qui atteste de leur conformité aux exigences de sécurité européennes. Le label NF (Norme Française) est un gage de qualité et de sécurité supplémentaire. Une règle de sécurité fondamentale et souvent négligée est la fixation murale obligatoire de tous les meubles de plus de 60 cm de haut (commodes, armoires, bibliothèques) pour prévenir tout risque de basculement.

Comment sécuriser l’environnement pour un lit Montessori au sol ?

Le lit au sol offre une grande autonomie, mais il implique que l’enfant peut se déplacer librement dans sa chambre, même la nuit. La sécurisation de l’ensemble de la pièce est donc primordiale. Cela inclut : la protection de toutes les prises électriques avec des caches-normes, le retrait de tout objet fragile ou cassable, la vérification qu’aucun petit élément susceptible d’être ingéré n’est accessible, et la fixation de tous les meubles. L’installation d’un contour de matelas en mousse haute densité ou d’un tapis épais peut aussi amortir les éventuelles chutes pendant le sommeil.

Quels sont les risques invisibles dans une chambre d’enfant ?

Au-delà des risques mécaniques, il faut être vigilant aux polluants de l’air intérieur. Les principaux sont les Composés Organiques Volatils (COV), émis par les peintures, les vernis, les colles des meubles neufs en aggloméré, et même certains jouets. Pour les limiter, choisissez des peintures portant l’écolabel européen et classées A+ pour leurs faibles émissions. Privilégiez les meubles en bois massif ou d’occasion (qui ont déjà libéré leurs COV). Enfin, l’aération quotidienne de la chambre (15 minutes, fenêtres grandes ouvertes) est le geste le plus efficace pour garantir un air sain.

Rédigé par Élodie Durand, Forte de son expérience de plus de 15 ans en tant que psychomotricienne, Élodie Durand est aujourd'hui une conceptrice d'espaces spécialisée dans l'aménagement de chambres d'enfants. Son approche unique place le développement et le bien-être de l'enfant au cœur de chaque projet.